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Dites-moi que je rêve!

Par Muriel Ménard  -  Le 16 novembre 2013
Conférence réseau sociaux

Dites-moi que je rêve!  

par Muriel Ménard, présidente d’Enfance Libre Lanaudière, organisme de prévention de l’agression sexuelle et de toute forme de violence envers les enfants

 

Dites-moi que je rêve!  Nous sommes en totale perte de contrôle  des médias sociaux, vitesse grand V. Aussi rapide que le simple fait de poser le doigt sur une touche… une fraction de seconde et l’arme de destruction massive démarre. Il faut déclarer l’état d’urgence et déployer les mesures de guerre. D’autant plus que les enfants sont les premiers à tomber au combat. Vous trouvez que j’exagère? Tellement pas! Il y a URGENCE dans la demeure je cherche les mots pour vous faire réagir.

 

Parce que ça fait réagir les mots! « À l’osti de directeur de marde jai ink un mot à te dire : go fuck yourself. » Voici comment un jeune a décidé d’utiliser  le media social Spotted devenu une machine à insultes. Intégré à Facebook, Spotted permet aux internautes de rédiger des messages anonymes sur une page web associée à une école. Les pages ne sont pas privées et la planète entière a accès au contenu. Dans une école, une élève est identifiée et traitée de « pute ».  Un garçon écrit à une fillette qu’il souhaite avoir un rapport sexuel avec elle dans des termes plus que vulgaires. La liste de ces dérives s’allonge sans fin….

 

L’âge légal pour ouvrir un compte Facebook c’est 13 ans, des classes complètes d’enfants de 8- 9-10 ans y sont. Dites-moi que je rêve! Bien sûr, ils maîtrisent parfaitement l’utilisation des « machines », mais ont-ils la maturité et le discernement pour le faire? NON!

 

Snapchat  permet un envoi de photos en 30 secondes de notre iPhone.  Alors qu’il n’y a pas si longtemps,  nous disions aux parents de disposer l’ordinateur dans un endroit passant, des enfants, leur iPhone dans la poche, ont accès à tout sans aucune surveillance, le jour, le soir et aussi la nuit. Le 14 novembre dernier, des jeunes de Laval, apparemment sans histoire, ont distribué du matériel de pornographie juvénile à même des photos prises de leurs copines. Eux se sont fait prendre, mais ce n’est pas un geste isolé. C’est malheureusement très fréquent que des enfants subissent des pressions de la part d’autres jeunes et cela dans un langage très dégradant.

 

J’ai choisi de montrer les mauvais coups des enfants et des jeunes, mais je ne les condamne pas pour autant, d’autres sauront bien le faire à ma place.

 

Je ne connais pas toutes ces nouvelles technologies qui poussent comme des champignons, mais je connais très bien les enfants. Ils sont curieux, sensibles et ils ont l’esprit absorbant comme une éponge. Nous leur « balançons » n’importe quoi, sans discernement, rien de plus banal que le sexe et la violence, partout sur le Net, à la télé, dans les jeux vidéos. Tout leur est accessible, nous leur donnons les outils pour qu’ils fassent des bêtises, puis nous les jugeons « c’est méchants des enfants ! » Nous les condamnons « ils sont dont ben violents..»  Dites-moi que je rêve!

 

Vous pensez demeurer « connecter » avec votre enfant, le suivre dans ses déplacements grâce à son téléphone intelligent? Dites-vous que vous n’êtes pas les seuls à pouvoir le suivre! Une photo, un clic, un commentaire sur Facebook, le GPS du iPhone et le tour est joué, pédophiles et cyber prédateurs sont au rendez-vous. Sans oublier Twitter qui est devenu la plateforme de premier choix pour faciliter la tâche à ces personnes sans scrupule. C’est un cauchemar! Dites-moi que je rêve.

 

Oui, je rêve! Je rêve que nous soyons nombreux à construire un monde de beauté, de partage et de RESPECT pour les enfants!

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